La Mort sans visage by Kathy Reichs

Auteur:Kathy Reichs [Reichs, Kathy]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Robert Laffont
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

Chapitre 21

Lundi 9 juillet

J’ai été réveillée par Bob Marley qui m’enjoignait de décompresser. Mon regard a volé vers le cadran.

9 h 48. Impossible.

Cause every little thing gonna be all right…

J’ai attrapé mon téléphone. Je me le collais à peine sur l’oreille que Slidell parlait déjà.

— … La limace du tribunal dit que c’est pas suffisant, que je devrais…

— Un juge a refusé de vous émettre un mandat ?

En articulant bien pour avoir l’air tout ce qu’il y a de réveillée.

— Une juge. D’après elle, qui a le même QI que la gerbille sénile de mon cousin Blanton, des photos non documentées, un os à l’origine douteuse et des propos rapportés ne constituent pas une cause probable.

— Merde !

— Elle m’a suggéré, pas aussi poliment, de revenir avec un peu plus que ça.

— Eh bien, c’est ce qu’on va faire.

— On ? Je croyais que vous vous étiez fait virer…

Je lui ai parlé de la serviette de toilette, de DeepHaven, des coordonnées GPS cachées dans la pub de Timmer.

— Je suis sûr que vous avez vérifié tout ça.

— Pas encore. (Je ne lui ai pas mentionné mon éviction de DeepUnder et la paranoïa consécutive, qui me fait imaginer que maintenant, mon Mac m’espionne.) Mais je suis assez au courant pour savoir que l’endroit est juste au sud de Charlotte.

— Vous croyez que c’est un genre d’agence immobilière ?

— Si c’est le cas, Timmer ne la médiatise pas beaucoup.

— Vous dites que ce colporteur vend des vieux sites de missiles. Peut-être qu’un éventuel acheteur doit montrer patte blanche pour obtenir les infos de l’intérieur.

C’était logique.

— Du nouveau sur Kimrey ? ai-je demandé.

— Disparu dans la nature. Je vais le coincer.

— Vous avez trouvé autre chose sur Vodyanov ?

— Nada. C’est comme si ce salaud n’avait jamais existé. J’ai vérifié les rapports sur le studio de l’immeuble de Miss Ramos. Vous aviez raison. Le locataire du 6 n’avait ni câble, ni ligne téléphonique, ni Internet. Il jasait avec la proprio de temps en temps. Un sacré numéro, celle-là. Elle prétend qu’elle a quasiment jamais croisé le gars. Même son de cloche chez un voisin… (Bruit de pages qu’on tourne.) Hugo Garcia. Faut croire que Vodyanov utilisait l’endroit comme lieu d’entreposage, peut-être comme refuge.

— D’entreposage de quoi ? Un refuge contre quoi ?

— Je veux bien être pendu si je le sais.

— Pourquoi passer tout l’appartement au désinfectant ?

— Même réponse.

J’ai embrayé.

— Et la piste de la Mustang de Cootie Clanahan ?

— J’ai quelqu’un qui m’aide à fouiner dans les dossiers, au bureau des licences — permis, immatriculation, contraventions et tout le tralala. Mais le service manque de personnel, alors on en a probablement pour jusqu’à la fin de nos jours.

J’entendais la frustration dans sa voix.

— Et la société qui possède la propriété ?

— Je suis aussi dessus.

Trente minutes plus tard, Marley s’est remis à chanter.

J’ai reconnu le numéro. J’avais travaillé à l’autre bout de cette ligne pendant des décennies.

— Bonjour. (Hyper enjoué.)

— Ceci n’est pas un appel de courtoisie.

Le ton de Heavner était ouvertement hostile.

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